La socialisation du chiot

Nous pensons qu'il est très important de vendre des chiots très sociables 

Bien sûr, le saarloos est un chien très particulier, dont les caractères lupoides (physiques et mentaux) sont indéniables. Le standard précise d'ailleurs que le chien doit marquer une réserve devant un étranger (à vrai dire, le standard parle même d'instinct de fuite qui ne doit pas être contrarié, mais tout le monde est d'accord aujourd'hui pour dire qu'un mouvement de recul et une réserve marquée sont préférables à un comportement de fuite véritable). 

Pour autant, le chien-loup de saarloos n'est pas un animal sauvage, mais avant tout un formidable chien de compagnie, très attaché à sa famille. Les deux caractéristiques de ce chien, qui paraissent antagonistes au néophyte, sont l'essence même de son incroyable pouvoir attractif. 

Pour que l'insertion de nos chiots dans leurs familles d'accueil se déroule sans problème, nous ne laissons partir les chiots qu'à trois mois. Entre la huitième et douzième semaine, période charnière durant laquelle les chiots découvrent le monde extérieur, nous les confrontons à un maximum de situations nouvelles sans les séparer de leur mère et frères et soeurs, ce qui nous permet de nous assurer que les structures mentales du chiot se mettent en place correctement. 

Nous recevons également beaucoup d'amis et de visiteurs de tous âges à la maison, de sorte que les chiots sont depuis les premières semaines en contact étroit avec des enfants et des adultes. Par ailleurs, ils vivent avec les adultes de l'élevage, qui leur apprennent les règles et les codes de la vie de meute. 

La socialisation d'un chiot "est l'ensemble des mécanismes d'acquisition indispensables  à la réalisation d'un comportement typiquement canin, une fois adulte". Autrement dit, socialiser un chien c'est "lui inculquer tout ce qu'il doit savoir pour être un honnête chien dans un monde de chien. Mais (...) le chien est aussi une "création" de l'homme, et il a donc besoin d'être capable de s'intégrer à un monde d'homme en le comprenant le mieux possible, mais tout cela sans qu'on lui assigne la moindre fonction particulière : il s'agit simplement de lui permettre d'être capable d'interpréter tout ce qui se passe et de contrôler ses réactions de façon à ne pas être en situation de rejet." (L'Homme et le Chien, Patrick Pageat, ed. Odile Jacob)

L'école du chiot

Une des clés de cette socialisation est bien sûr l'école du chiot, où les bébés rencontrent un grand nombre de congénères canins, mais aussi humains, dans une atmosphère de jeu qui leur est très bénéfique. 

Le terme d'école du chiot n'est pas nouveau, et on a pu voir par le passé des clubs canins qui proposaient ce service. Cependant, les cours dispensés étaient sensiblement les mêmes que ceux des chiens adultes. Les méthodes employées parfois assez rudes, pouvaient faire plus de mal que de bien, surtout sur les jeunes chiots, qui supportaient mal le dressage. 

Ce sont pionniers de l'éducation canine, comme le Dr. Ian Dunbar, qui ont initiés les nouvelles méthodes douces d'éducation.

Les cours à l'école du chiot moderne sont incroyablement efficaces : il y a peu de choses qu'un jeune chiot ne puisse apprendre si les méthodes employées sont les bonnes, et c'est un énorme gâchis que d'attendre l'âge de six mois pour commencer l'éducation canine. 

Un autre bénéfice immédiat de l'école du chiot est de proposer à l'animal un grand nombre de compagnons de jeu du même âge : le problème de la socialisation intra-spécifique disparaît de lui-même. 

La majorité du temps doit être consacrée au jeu, qui en plus de renforcer l'apprentissage des codes sociaux et hiérarchiques, permet de mettre en place la "morsure inhibée", et plus généralement de la maîtrise des auto-contrôles. 

Toute école du chiot devrait employer uniquement des méthodes douces.

Entre les deuxième et troisième mois, dès que les bébés sont vaccinés, nous les emmenons le samedi matin à l'école du chiot Educanine de Nicolas et Anne-Flore a Saint-Herblain, où ils continuent d'apprendre les règles de base de la vie sociale, et où ils rencontrent beaucoup de personnes différentes. 

Nous demandons aux nouveaux maîtres de poursuivre ce travail dès l'arrivée du chiot dans son nouveau foyer, pour qu'il n'y ait pas de rupture dans le travail engagé.