mardi 23 octobre 2012

Parvovirose

Canens Africae blog
Le parvovirus


Voilà deux ans maintenant que notre élevage est touché par la parvovirose (parvovirus canin)


Malgré nos précautions, il a pénétré chez nous par le biais d'une chienne achetée dans un autre élevage.
Lorsque le virus s'est déclaré, nous n'étions pas du tout prêts à y faire face.


Heureusement, notre vétérinaire Françoise Lemoine, dont nous ne chanterons jamais assez les louanges, a été très réactive. Tous les chiots malades ont été hospitalisés immédiatement. Nous avons perdu une petite femelle, ce qui a été très dur, mais nous avons pu sauver ses sept frères et soeurs.
Une cinquantaine de chiots sont nés chez nous depuis, et à l'exception d'une autre petite femelle qui était par ailleurs très affaiblie, tous ont survécu. 

La parvovirose canine est aussi appelée gastro-entérite hémorragique. C'est une maladie virale extrêmement contagieuse et fréquemment mortelle. Elle est hélas très fréquente. Elle contamine non seulement les chiens mais les autres canidés, tels les renards ou les loups. Elle n'est pas transmissible à l'homme. 
Les animaux atteints sont les chiots et les jeunes chiens, ainsi que les adultes âgés non ou mal vaccinés. 
Le virus est extrêmement résistant dans le milieu ambiant, intérieur comme extérieur, et une fois un élevage contaminé, il est très difficile d'en venir à bout. Il peut survivre plusieurs mois, et se réfugie dans des endroits impossibles à nettoyer. Il résiste à la plupart des désinfectants, y compris l'alcool, et seule le chlore (eau de Javel) le détruit.

Heureusement, au bout d'un certain temps, l'immunité des chiens augmente et l'expression de la maladie diminue. 
Chez nous par exemple, deux ans après la première apparition du virus, la portée actuelle (âgée aujourd'hui de 7 semaines) n'a pas encore développé de symptômes de la maladie, ce qui est une première. Depuis deux ans en effet, tous les chiots sont malades autour de la sixième semaine. 

Les symptômes de la maladie sont très caractéristiques et foudroyants : une perte d'appétit tout d'abord, suivi immédiatement par des diarrhées hémorragiques et éventuellement par des vomissement. 
Le chiot est abattu, apathique, peut présenter de la fièvre et se déshydrate très rapidement. La mort peut survenir en quelques heures pour les cas les plus graves si rien n'est fait pour arrêter le processus de déshydratation. 
Par ailleurs, le virus s'attaque également aux globules blancs du sang, provoquant une baisse des défenses immunitaires et une sensibilité accrue aux infections bactériennes. 

Il n'existe pas de traitement à proprement parler pour cette maladie, puisqu'elle est virale. 
L'action préventive est très efficace. Le chiot est vacciné dès la huitième semaine, puis une seconde fois à la douzième semaine. 
Cette vaccination est suffisante lorsque le virus n'a pas contaminé le milieu de naissance du chiot, et le protège correctement lorsqu'il quitte l'élevage. On peut toutefois noter que comme beaucoup de virus, le parvovirus canin est en perpétuelle mutation, et que certaines souches semblent plus résistantes au vaccin. 

Canens Africae blog
Le vaccin, seule arme efficace contre la maladie

En cas de milieu contaminé par le virus, comme c'est le cas chez nous, le protocole est différent et beaucoup plus strict. 
Un premier vaccin (ex : Eurican P ou Primodog (Mérial)) est injecté à l'âge de 33 à 35 jours, puis un deuxième à l'âge de 43 à 45 jours, enfin un dernier à l'âge de huit semaines (56 jours). 
Si les chiots déclenchent quand même la maladie, ce qui est pratiquement toujours le cas, les symptômes sont atténués. Il est cependant nécessaire de les traiter immédiatement. 
- Tout d'abord, on déploie une couverture antibiotique de prévention (Excenel en dilution 10). 
- En cas de vomissements, on donne un antivomitif injectable (ex : Primpéran), les sirops seront régurgités. 
- Les diarrhées ne sont pas traitées : il est capital de ne pas donner de pansement gastrique car le virus doit s'évacuer avec les diarrhées. Un plâtre stomacal ou intestinal aura pour effet d'enfermer le virus dans les organes en le collant contre les parois, lui permettant ainsi de se multiplier. 
- Le plus important est de traiter la déshydratation. On injecte en sous-cutanée du sérum physiologique deux ou trois fois par jour selon la gravité des symptômes. Si les chiots sont faibles, ont peut également injecter du glucose. 

Dans tous les cas, des symptômes aigus nécessitent une hospitalisation : si le chiot est gravement déshydraté, ce qui peut survenir très rapidement, il a besoin de recevoir du sérum en intraveineuse. 

Lorsqu'un chiot a été malade, et a fortiori s'il a reçu les trois injections de vaccin plus le rappel des trois mois, il n'a plus aucun risque de développer la maladie, car son système immunitaire est surpuissant. 
Il est aussi presque certainement débarrassé totalement du virus, et ne peut plus contaminer d'autres chiens (on estime que le chiot peut encore excréter le virus après guérison totale pendant quinze à vingt jours). 
Néanmoins, par soucis de sécurité, il est préférable si les maîtres du chiot ont un autre jeune chien, de refaire tous les vaccins de ce dernier une dizaine de jours avant l'arrivée du petit nouveau. A vrai dire, cette précaution devrait-être systématique, dans la mesure où on ignore quasiment toujours le statut viral du nouvel arrivant. 

8 commentaires:

  1. Très interessant ce post. Merci. Erkhan m'a fait une gastro hémorragique l'année dernière. Pas une mince affaire de s'en débarrasser :s. Mais après quelques semaines de petits soins particuliers c'était derrière. Ca doit effectivement etre bien plus délicat sur des chiots, ils n'ont pas la meme résistance à ce genre de saloperie :s

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  2. Oui Séb, c'est vrai que c'est délicat. Mais bon, avec un bon véto on s'en sort. Le plus important c'est la réactivité. Il ne faut surtout pas attendre et dès les premiers symptômes mettre en place un traitement. Dis-donc, une gastro hémorragique chez un adulte, ça doit être rock&roll! J'ignorais que les adultes pouvaient aussi être touchés, ça ne doit pas être très courant. Julia ou Véronique, si vous passez par là, vous pouvez nous éclairer sur ce point?

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    1. A mon avis une Parvovirose ne donne pas une entérite grave chez un chien adulte (mais c'est vrais qu'on ne fait pas des analyses sur chaque animal vu le prix). On observe parfois une diarrhée sans plus chez des adultes qui cohabitent avec un chiot malade du typhus, dépendant leurs stade vaccinal.
      Par contre, il existent surement d'autres bactéries/virus qui provoquent des entérites hémorrhagiques chez les adultes (pour lesquels on n'a pas de vaccin). Souvent ils se déshydratent très vite mais si un traitement par voie intraveneuse est mis en place, la guérison est vite. L'étiologie nous restent souvent inconnu (même raison).
      J'ai vu des diarrhées hémorrhagiques chez des chiens avec des corps étrangers aussi (les nylons, chaussettes, ... )!
      Moins fulgurent mais avec du sang et dure à s'en débarrasser: penser au vers Ankylostomes, giardiose ou coccidiose (quand-même rare chez des chiens en famille).
      Pour un chien en gastro on prend parfois notre recours au baryte (le produit qu'on fait avaler pour faire des radiographies de contraste): un bon 'plâtre' peut le faire.

      Et Sebastien, vacciner les mères ne vous apporte pas de mieux chez les chiots? Il faut qu'on parle avec Merial alors!

      Je veux bien partager vos expériences, on ne cesse jamais à apprendre!

      Biz,

      P.S.: Gringo va très bien! On tire encore sur la laisse (faute de sortir 2 chiens en même temps, on tire pour prendre le devant) mais plus de dégats, très calme dans la maison (ouioui à l'intérieur, mais malheureusement temporaire, après le déménagement c'est chenil) et bon rappel (si on a la longe, je ne peux pas le lacher sans laisse, il connait la différence entre la vraie et la 'fausse' liberté!

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    2. Merci Véronique pour ces précisions.
      Oui bien sûr, la vaccination des mères est capitales, les symptômes sont beaucoup plus fort si le rappel de vaccin n'a pas été fait dans l'année, ce qui peut arriver lorsque les chaleurs se décalent. Le vaccin est tératogène, et il est impossible de vacciner une chienne qui a débuté ses chaleurs, les risques pour la portée sont alors très élevés.
      Disons que plus le vaccin de la mère est rapproché de la grossesse, moins les chiots sont malades. Mais ils le sont quand même, jusqu'à maintenant en tous cas.
      Bravo pour Gringo, beaucoup de patience aura été nécessaire, mais c'est le maître-mot pour tout propriétaire de Saarloos :)

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  3. Merci pour cet excellent article et pour votre transparence sur cette expérience difficile.
    C'est toujours un grand plaisir de vous lire.
    Marie Majkowiez, Suisse

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  4. Merci Marie,
    à vrai dire la transparence est de mise sur de tels sujets. Par ailleurs, pour les éleveurs qui n'ont pas un vétérinaire très au fait sur la question, il est toujours bon de pouvoir poser des questions et de partager son expérience.

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  5. Je ne sais pas exactement si il s'agissait bien d'une gastro hémorragique comme je l'ai traitée par moi meme, mais les symptomes sont là. Perte d'appétit, abbatement, irritabilité, désydratation, et du sang dans la bouillie( une sacrée diarrhées) de ses selles. Je l'ai mis au calme quelques jours avec moi, le forçais tout au moins à boire, par contre je lui ai donné du smecta entre autre (je l'ai soigné avec l'homéo que j'ai à la maison, le kit de survie ^^). Au bout de 3 jours, il a recommencé à vouloir manger un peu, et à partir de là ca a été de mieux en mieux, il avait perdu énormément de poids en un temps record. Maintenant comment il a chopé ca? mystère. Mais le réflexe de l'isoler et de malgré tout avoir les trois autres à l'oeil font qu'ils n'ont rien eu OUF.

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    1. Eh bien, tu as eu les bons réflexes, bravo. Le fait que les autres n'aient pas attrapé ça vient soit de l'isolation, soit peut-être du fait qu'il avait ingéré quelque chose.
      En tous cas, comme tu dis, ouf!

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